
Publié le 19/05/2025
Dans le cadre de la Journée Intergroupes (JIG) de LVN à Orléans, une conférence-débat publique a réuni une centaine de participants autour du thème : « Face aux menaces actuelles, construire des possibles ».
Animée par Sophie Deschamps, cette table ronde réunissait quatre intervenants aux profils complémentaires :
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Mohamed Amjahdi, directeur régional de l’ADEME Centre-Val de Loire ;
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Caroline Dumas, directrice régionale de la CRESS Centre-Val de Loire ;
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Valérie Corre, ancienne députée PS du Loiret ;
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Marie-Pierre Hory, fondatrice de la conserverie coopérative Bocaux des Champs.
Sophie Deschamps débute par une citation de J-F Kennedy :
«Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous mais ce que vous pouvez faire pour votre pays. »
Elle pose la question aux 4 intervenants : comment construire des possibles face aux menaces actuelles, en parlant plus particulièrement du chaos climatique avec les différentes catastrophes qui surviennent de plus en plus, du chaos politique avec la montée de l’extrême droite partout en Europe et chez nous et le chaos économique avec l’accaparement des richesses au profit de quelques-uns.
Il faut agir et voir les initiatives qui existent déjà.
En voici les apports principaux :
Caroline Dumas – CRESS
Elle rappelle que l’économie sociale et solidaire (ESS) représente 10 % du PIB et 14 % des emplois salariés privés dans la région. Et que l’Economie Sociale et Solidaire (ESS), c’est l’économie au service de l’humain et non l’inverse. Il faut privilégier le service rendu et non le profit. Elle illustre cela avec l’exemple de l’entreprise Duralex.
Mohamed Amjahdi – ADEME
Il indique que l’objectif de l’agence est d’accompagner les agents des territoires pour apporter les réponses les mieux adaptées aux phénomènes qui se passent dans nos territoires et comment on met en œuvre des politiques publiques. Les entreprises ont besoin de s’adapter mais elles ont besoin d’un soutien tout comme les particuliers.
Il donne l’exemple la « prim’rénov’ » où le particulier doit d’abord avancer les fonds avant de percevoir cette prime.
Valérie Corre – Ancienne députée
Elle rappelle qu’il faut réconcilier le citoyen avec la politique mais il faut une transparence et une exemplarité de la part des élus. Le citoyen a de plus en plus envie de participer activement à la vie du pays mais cela s’apprend il faut donc une formation et ensuite les politiques doivent laisser leur place.
Dans son livre Patrick Viveret indique que le virage de la transition écologique est raté. Les citoyens sont prêts à faire des actes pour la transition écologique mais malgré les engagements de l’Etat et les efforts de chacun on continue à émettre des gaz à effet de serre.
Il ne faut pas opposer les entreprises entre elles, un des atouts de l’économie sociale et solidaire c’est un regard critique, comprendre les enjeux sociétaux et avoir une capacité d’expérimenter (l’économie circulaire, hyper locale avec les ressourceries par exemple).
Notre ancienne députée nous dit qu’en « temps de guerre ou de réarmement » on laisse un peu tomber l’idée écologique Le politique a une part importante à jouer avec un certain nombre d’exemples si on habite dans une ville et qu’on y travaille il sera plus facile d’émettre moins de gaz à effet de serre que s’i l’on habite à 25 kms sans transport en commun.
Les citoyens doivent s’organiser mais c’est au politique d’en donner les moyens (exemple des ZFE les voitures « pourries » n’auront plus le droit de circuler) mais comment feront les citoyens qui n’ont que ce moyen de locomotion pour aller travailler, se rendre chez leur médecin ou plus simplement faire leurs courses. Il faut que les politiques mettent en place des possibilités d’achat pour toutes ces personnes. Ils ont les moyens d’agir ce sont ceux qui font des choix.
Marie-Pierre Hory, fondatrice de la coopérative Bocaux des Champs
Sophie Deschamps passe la parole à Marie-Pierre Hory créatrice d’une conserverie collective qui confectionne des bocaux avec la récupération de produits qui n’ont pas pu être vendus et qui aurait été jetés. En France 33% de produits sont jetés avant d’être vendus pour une valeur de 16 milliards d’euros !
Face à un monde incertain c’est courageux de se lancer dans une entreprise telle que cette conserverie.
Marie-Pierre Hory répond que ce qui est intéressant dans cette expérience c’est d’entreprendre en collectif et non pas seule. Elle travaille avec des agriculteurs, des producteurs et des transformateurs. Ce qui la rend optimiste c’est que ces bocaux sont fabriqués avec des produits sauvés du gaspillage alimentaire ou avec des invendus de production, ou bien encore avec des fruits et légumes qu’on dit « moches » mais qui pour autant, une fois transformés, sont très bons. Elle se réjouit de voir que l’on peut entreprendre autrement sans aller dans un capitalisme classique. Elle indique aussi que dans sa coopérative il y a des entreprises de production classique et qu’il n’y a pas d’opposition à travailler ensemble. Elle espère réussir à sortir d’autres projets alimentaires ou non et démontrer que l’on peut entreprendre autrement.
Valérie Corre reprend la parole pour indiquer que bon nombre de citoyens aimeraient être plus écologiques mais qu’ils sont freinés par le coût que cela peut représenter. Elle est convaincue que c’est aux élus de faire les bons choix, une décision ne devrait pas être prise que si ce n’est pas dans l’intérêt général.
La parole est ensuite donnée à la salle.
Voir la vidéo de la conférence