Publié le 09/02/2011
Par Jean-Philippe Fabre, Secrétaire et animateur de Oasis en Tous Lieux
Né dans une oasis, Pierre Rabhi a toujours été sensible à la symbolique de ces lieux de ressourcement, nichés au cœur des déserts. C’est pour répondre à la désertification humaine, économique et morale dans nos sociétés modernes qu’il a initié le « Mouvement des Oasis en Tous Lieux » au milieu des années 1990.
Depuis quelques années, des collectifs de particuliers, organisés en associations ou en sociétés, conçoivent et concrétisent des projets d’habitats porteurs de valeurs : entraide, respect de l’environnement, mutualisation d’espaces et de biens, partage d’activités.
De nombreuses personnes se sont établies seules ou en groupe dans des lieux où ils ont tâché de reconstruire leur autonomie. D’abord en retrouvant des savoir-faire (potager, auto-construction, etc.) mais également en recréant un lien social précieux et facilitant. De nombreuses expériences ont ainsi permis à ces pionniers d’économiser beaucoup d’argent en mutualisant certains de leurs biens, de leurs savoirs et de leurs compétences : constructions collectives de maisons, mutualisation de voitures pour se rendre à la gare, d’appareils ménagers (lave-linge), de jardins potagers…
Depuis sa création officielle en 2000, l’association fédère et anime un réseau de dix éco-sites qui incarnent, chacun à leur manière, les idées forces du Manifeste pour des Oasis en Tous Lieux – écologie et solidarité – avec un accent sur le recours à la terre nourricière. Ce réseau compte aujourd’hui plus de deux cents adhérents, dont douze associations. Ils prouvent aujourd’hui qu’il est possible de faire reposer la richesse sur autre chose que la seule capacité financière et que l’on peut bénéficier d’une grande qualité de vie grâce à un autre paradigme de société.
Des propositions variées
On ne peut les citer toutes, mais en voici quelques exemples.
Le Hameau du Buis.
Dans le Gard, l’Oasis de Carapa est un éco-hameau sur 10 ha où vivent une douzaine d’habitants dans des bâtiments écologiques de forme circulaire et autoconstruits à base de bois, terre, bottes de paille, chaume. L’électricité est produite par le soleil via des panneaux photovoltaïques et une micro turbine. L’alimentation est en partie fournie par les jardins en permaculture.
La Belle Verte, en Gironde, est un refuge L.P.O. (Ligue pour la protection des oiseaux), engagé dans la sauvegarde des équilibres écologiques et la protection des oiseaux, de la faune et de la flore. Rencontres et ateliers autour de la sensibilisation à la terre, les soins aux animaux. Pour les adultes, compost paysan biodynamique, techniques de paillage, association de cultures.
Aujourd’hui l’association Oasis propose aussi d’accompagner des projets collectifs d’éco-habitat : partage de valeurs, cohésion du groupe, planification de la démarche, interface avec les élus et mobilisation de personnes ressources membres de son réseau.
Membre du réseau européen des éco-villages (GEN-Europe), l’association travaille également à la mise en place d’une formation aux projets d’éco-villages financée par l’Union européenne.
Elle tiendra un Forum les 21 et 22 mai 2011 au centre écologique « Les Amanins » (Drôme).
Association Oasis en Tous Lieux : www.oasisentouslieux.org