Quelques figures de ces Français d’Algérie qui se sont élevés contre les injustices coloniales sans pour autant rejoindre les moudjahidin. Européens ou juifs d’Algérie, ils ont milité avec Mouloud Mammeri, Mahfoud Keddache. Ils étaient amis de Mouloud Feraoun.
Héritiers des « indigènophiles » du XIXème siècle, des « réformistes » de la première moitié du XXème siècle, les libéraux d’Algérie suivirent une évolution comparable à celle Ferhat Abbas et du « Manifeste Algérien ». Partageant plusieurs combats avec les communistes algériens et certains « centralistes » du MTLD, ils étaient minoritaires parmi les juifs d’Algérie et encore plus parmi les chrétiens. Victimes de la répression coloniale et pour certains torturés par les paras puis cible de l’OAS qui en assassina plusieurs, c’étaient, comme l’écrit Mouloud Feraoun le 30 décembre 1961, ceux “ veulent nous traiter d’égal à égal et qui sont prêt à accepter de vivre dans ce pays arabe, administré par des Arabes.”
« Décolonisation » oui ! mais l’indépendance, elle, fut plus longue à admettre. Quand la possibilité de cet « istiqlal » s’imposa à leurs compatriotes algériens, il fallait à la fois la soutenir et y assurer les droits de cette minorité non-musulmane à laquelle ils appartenaient. Plusieurs terminèrent leur vie dans cette Algérie indépendante pour laquelle ils avaient milité et qu’ils auraient espéré plus fraternelle par-dessus les catégories ethno-religieuses figées par la colonisation