Publié le 10/01/2025
Après des auditions serrées qui se sont tenues entre le 4 et le 12 novembre, le collège des nouveaux commissaires (2024-2029) a été validé par le Parlement européen réuni à Strasbourg le 27 novembre 2024 avec une majorité de 370 voix pour, contre 282 et 36 abstentions (les différents groupes politiques ont connu des divisions). La nouvelle Commission a pris ses fonctions le 1er décembre 2024 : en plus de la présidente, 11 commissaires sont comme elle issus des rangs du PPE, 5 de partis libéraux liés à Renew Europe, 4 sont rattachés au Parti socialiste européen, 1 commissaire fait partie des Conservateurs et réformistes européens et 5 sont classés comme indépendants (souvent nommés par des gouvernements de coalition). (1)
La vice-présidente de la Commission européenne, Kaja Kallas, exerce le rôle de haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères. Par ailleurs, le portugais Antonio Costa a été nommé président du Conseil européen.
Moins connu est le poste de médiateur européen : après deux mandats exercés par l’irlandaise Emily O’Reilly, lors de sa dernière session de l’année à Strasbourg, le Parlement a voté le 17 décembre en faveur de la portugaise Teresa Anjinho pour un mandat de cinq ans. Lors de l’audition publique de la commission des pétitions du 3 décembre 2024, elle s’est engagée à renforcer la confiance entre l’Union et ses citoyens en respectant les normes les plus élevées en matière d’intégrité, de responsabilité et de réactivité. Elle prendra ses fonctions en prêtant serment le 27 février 2025 devant la Cour de justice de l’Union européenne. (2)
Le 17 décembre également, le Parlement européen a décerné le Prix Sakharov pour la liberté de pensée et les droits de l’Homme. Chaque groupe politique a la possibilité de présenter des candidatures. Les associations de femmes « Women of the Sun » (Palestine) et « Women Wage Peace » (Israël) présentées conjointement par le groupe Socialiste et par le groupe des centristes de Renew, ont été finalistes pour leur action en faveur de la paix. Mais le prix en titre a été décerné aux figures de l’opposition démocratique au Venezuela, María Corina Machado et Edmundo González Urrutia, candidats présentés conjointement par le groupe PPE et le groupe CRE, illustrant de ce fait la majorité alternative désormais possible au PE (3).
Après une présidence du Conseil de l’Union européenne controversée, la Hongrie a laissé la place à la Pologne. La France et l’Allemagne, principaux moteurs de la construction européenne, étant politiquement affaiblis, les deux pays stables de l’Europe paraissent actuellement la Pologne et l’Italie, chacun en ayant une vision particulière. Donald Tusk a l’expérience d’avoir été président du Conseil européen pendant 5 ans (2014 à 2019) et il veut en tirer un atout pour remporter l’élection présidentielle polonaise en mai 2025, afin de mettre fin à une cohabitation paralysante avec le parti national-conservateur PIS.
La présidence polonaise met l’accent sur le renforcement de sept dimensions de la sécurité européenne :
- la défense et la sécurité
- la protection des personnes et des frontières
- la résistance à l’ingérence étrangère et à la désinformation
- la sécurité et la liberté d’entreprise
- la transition énergétique
- une agriculture compétitive et résiliente
- la sécurité sanitaire
Nicole Fondeneige-Vaucheret (5 janvier 2025)
(2) https://www.touteleurope.eu/fonctionnement-de-l-ue/a-quoi-sert-le-mediateur-europeen/
(3) https://chloe-ridel.fr/la-paix-est-possible-17-decembre-parlement-europeen/
(4) https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/01/04/la-pologne-au-diapason-de-l-europe_6481009_3232.html
A noter : Philippe Lamberts, président du groupe des Verts dans la précédente législature, sera conseiller de la présidente de la Commission européenne sur les sujets climatiques. https://belgium.representation.ec.europa.eu/actualites/philippe-lamberts-devient-conseiller-de-la-presidente-de-la-commission-europeenne-2024-11-25_fr