Publié le 11/10/2024
Article rédigé le 10 octobre 2024
Bien que la Hongrie occupe la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne depuis le 1er juillet, ce n’est que le 9 octobre que Victor Orban a présenté les priorités de son mandat lors d’une séance plénière du Parlement européen : compétitivité, défense et lutte contre les migrations illégales entre autres. La raison invoquée à ce retard était l’état d’urgence dans les pays d’Europe de l’est à cause des inondations de cet été.
Sans aucun mandat, dès sa prise de fonction début juillet, Viktor Orbán a effectué une visite en Ukraine et en Russie puis en Chine, ce qui a été considéré comme un affront à l’unité politique de l’Union. Charles Michel, président du Conseil européen jusqu’à la prise de fonction d’Antonio Costa à ce poste, a déclaré que l’organisation des réunions ministérielles officielles ne dépendait pas de la présidence tournante, tandis que la Commission européenne boycottait les événements organisés par la présidence hongroise.
De leur côté, une majorité de députés au Parlement européen ont exprimé de vives inquiétudes quant à la capacité du gouvernement Orbán à remplir de manière crédible son rôle à la présidence du Conseil et dénoncé les efforts déployés par le gouvernement hongrois pour saper les valeurs de l’Union et la menace qu’il représente pour les institutions et les fonds européens.
C’est donc avec un lourd contentieux que les passes d’armes se sont multipliées dans l’hémicycle de Strasbourg entre Victor Orban et Ursula von der Leyen, mais aussi avec Manfred Weber, chef du groupe PPE au Parlement, avec des députés hongrois opposants à Orban, tout cela dans une atmosphère de chahut entretenu par la gauche européenne qu’a dû faire cesser la présidente du parlement Roberta Metsola.
Après avoir réélu lors d’un vote à bulletin secret le 18 juillet Ursula von der Leyen pour un deuxième mandat de Présidente de la Commission européenne, les différentes commissions spécialisées du Parlement européen sont en charge de l’audition des 26 autres commissaires, dont la nouvelle diplomate en chef de l’UE, l’estonienne Kaja Kallas, qui remplacera l’espagnol Josep Borrell.
Source
Chaque commission prépare des questions écrites auxquelles les candidats commissaires ont quelques jours pour répondre, puis ils seront auditionnés à partir du 4 novembre.
Source
Les commissions auront en tête les recommandations contenues dans les deux rapports parus cet été : celui d’Enrico Letta, puis celui de Mario Draghi, lequel a déclaré que l’Europe devait réaliser des investissements supplémentaires à hauteur de 800 milliards d’euros par an, soit près de 5 % du PIB annuel de l’Union, pour rester compétitive par rapport à la Chine et aux États-Unis.
Source
Le parlement, en session plénière, votera fin novembre pour l’ensemble du collège qui devrait prendre ses fonctions le 1er décembre 2024.
Nicole Vaucheret