Publié le 26/04/2024
Je suis bénévole à la Cimade et chaque jour je suis confrontée à des personnes étrangères qui sont privées de leurs droits à accéder à un niveau de vie suffisant pour assurer une vie digne pour elles et leur famille comme le prescrit l’article 25 de la Déclaration Universelle des Droits Humains ratifiées par la France en 1951.
La privation de ces droits porte atteinte à l’exercice de leur autonomie et par la même à leur dignité et à leur liberté ce sont des hommes et des femmes empêche.e.s qui ne peuvent que subir leur vie.
Ils et elles sont confronté.e.s à la multiplication des obstacles pour obtenir un titre de séjour.
Des exigences hors du commun des services publics dont la préfecture pour justifier leur présence en France : plus de cent pièces pour une régularisation par le travail.
La dématérialisation complète des dossiers qui se font exclusivement par internet :
Essayer de scanner plus de cent pièces quand on ne dispose que d’un smartphone.
Absence totale d’interlocuteurs physiques et des délais de réponse pouvant aller jusqu’à deux ou trois ans, l’incurie des services publics entraînant une rupture de contrats de travail ou des prestations familiales ce qui plongent les familles dans une précarité encore plus grande et injuste.
Ces contraintes sont entretenues délibérément par le gouvernement, la nouvelle loi asile et immigration a essayé de mettre en place la préférence nationale ce qui implique que l’on accorde plus de valeur à la dignité des français qu’à celle des étrangers.
Comment remettre la dignité des personnes au centre de nos engagements ?
La lutte pour défendre la dignité n’est-elle pas directement liée à une lutte pour une véritable démocratie effective et non formelle ?
Élisabeth Champain