En février 2024 : des conférences sur l’Europe à Besançon et Strasbourg

Publié le 04/03/2024

Les choses s’accélèrent en vue des élections européennes de juin 2024. Les partis politiques continuent à choisir leurs têtes de listes : Valérie Hayer pour Renaissance, après Jordan Bardella pour le Rassemblement national, Marie Toussaint pour Europe Ecologie Les Verts, Marion Maréchal pour Reconquête, Raphaël Glucksman pour les socialistes, Manon Aubry pour La France Insoumise, François-Xavier Bellamy pour les Républicains, Léon Deffontaines pour le Parti communiste, Nathalie Arthaud pour Lutte ouvrière …. (1)
En 2019, 34 listes présentaient des candidats aux électeurs français, lesquels ont participé au scrutin à hauteur de 50,12 % (participation 2014 : 42,43 %) (2)
Certains candidats interviennent davantage dans les medias pour se faire connaître. Les citoyens s’y intéressent davantage, participent à des conférences, l’actualité interne à l’Europe (Agriculture, environnement) et extérieure (guerre en Ukraine, élargissement) met en exergue l’importance et l’urgence de décisions à prendre au niveau de l’Union Européenne.
Le 7 février, le groupe LVN de Besançon, avec EPI, a pris l’initiative d’une conférence dont la video est disponible ici.
Ce même soir, à Strasbourg, se tenait à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg une conférence ayant pour sujet : « l’Union européenne, un acteur de sécurité et de défense face au retour de la géopolitique » avec pour intervenants Bernard Guetta (Renew,FR), Député européen, Gaspard Schnitzler, Directeur de recherche à l’IRIS, Patrick Martin-Grenier, Administrateur de l’association Jean Monnet, professeur à Sciences Po et à l’INALCO, Alexandra Lesur, rédactrice en chef de Toute l’Europe, dont Bernard Bourdin a rédigé ci-dessous un compte-rendu.
« Bernard Guetta a ouvert cette conférence en affirmant que l’agression de Poutine avait totalement redéfini l’Union Européenne. Celle-ci, en effet a réagi immédiatement, permettant à l’Ukraine de résister alors que les USA imaginaient une victoire rapide de la Russie, rappelant la réponse de Zelensky à Biden qui lui proposait de l’exfiltrer : « je n’ai pas besoin de taxi mais d’armes ».
Le soutien de l’UE a été constant et a permis à l’Ukraine d’assurer ses fins de mois. En ce début de février, l’UE a décidé une aide de 50 milliards sur 5 ans alors que les USA tergiversent pour apporter leur aide. Pour B.Guetta, ce tournant est stupéfiant. Il manifeste la naissance concrète d’une union politique. A la question de savoir si cela durera, il répond par l’affirmative.

Concernant les sanctions, Patrick Martin-Grenier considère qu’elles ont été rapides et efficaces.
On en est au 12ième train de sanctions qui touchent à la fois les biens des personnes (oligarques…) les technologies de pointe, les pétrolières, l’exclusion de la Russie du système financier international SWIFT.

Gaspard Schnitzler évoque la situation de l’Allemagne qui est le deuxième contributeur après les USA avec 17 milliards engagés (pour mémoire, l’aide de la France se situe entre 3,5 et 5 milliards)
P. Martin-Grenier présente la boussole stratégique de l’UE en 4 axes : Agir, Protéger, Investir, Coopérer pour renforcer la capacité de défense.
Pour B.Guetta, le tabou de la défense européenne est tombé pendant la campagne présidentielle de Trump, un deuxième tabou est tombé pendant la pandémie et un troisième avec l’emprunt de 750 milliards : « nous sommes en train de réinventer l’UE pour le 21ième siècle » dit-il.
G. Schnitzler note une fragilité de l’UE liée à l’achat de matériels militaires hors UE : USA, Israel, Corée du Sud… car il limite l’utilisation de ces armes à l’accord des pays qui les fabriquent. De plus, il faut donner de la visibilité aux industriels européens et dépasser les rivalités des Etats entre eux, chacun défendant ses leaders.
P. Martin-Grenier indique que le fonds européen de défense, actuellement de 8 milliards d’euros est peu pourvu mais le Commissaire Thierry Breton prévoit 100 milliards et B. Guetta croit dans la mise en place de ce fonds européen de défense. » (3)

En 1954, les Français ont rejeté par un vote à l’Assemblée nationale la Communauté européenne de défense (CED), plaçant de fait l’Union européenne sous le parapluie de l’OTAN. Les déclarations d’un des candidats favori dans les sondages pour l’élection américaine pourraient continuer à convaincre les européens d’assurer eux-mêmes la responsabilité de leur défense face aux menaces de la Russie de Vladimir Poutine.
De nombreux russes bravent les intimidations et les menaces afin de venir se recueilir sur la tombe de l’opposant Alexeï Navalny. L’ONG de défense des droits humains OVD-Info a déclaré que la police russe avait arrêté vendredi au moins 128 personnes participant à des hommages à Navalny dans 19 villes.

Nicole Vaucheret

Pour ceux qui seraient sur Paris à ces dates, le CESE organise les 27 et 28 mars deux journées d’échanges et de débats au Palais d’Iéna, à Paris.

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(1) https://www.francetvinfo.fr/elections/europeennes/elections-europeennes-2024-jordan-bardella-valerie-hayer-marie-toussaint-francois-xavier-bellamy-voici-les-tetes-de-liste-choisies-par-les-principaux-partis_6183453.html
(2) Règles électorales françaises : il faut dépasser le seuil des 5 % des suffrages exprimés pour obtenir un siège et avoir ses frais de campagne partiellement remboursés ; les listes ayant obtenu entre 3 et 5 % des votes n’ont pas de sièges, mais peuvent voir leurs frais de campagne partiellement remboursés. Les listes ayant recueilli moins de 3 % des suffrages ne peuvent ni être représentées au Parlement européen, ni voir leurs frais de campagne remboursés.

 

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