Billet de Nicole VAUCHERET – « Elections européennes 2024 »

LVN - élections européennes 2024

Publié le 26/06/2023

Le 22 mai dernier, le Conseil de l’Union européenne a fixé le calendrier des prochaines élections européennes : elles se dérouleront dans les 27 pays entre le 6 et le 9 juin selon les modalités propres à chaque pays. En France, ce sera le dimanche 9 juin 2024.

La composition du Parlement européen dépendra de ces élections, mais aussi la nomination de la Commission, ensemble du collège des 27 commissaires issus des pays de l’UE, sous la présidence de Mme Ursula von der Leyen (1) et celle du Président du Conseil européen, actuellement le Belge Charles Michel.

Le taux de participation aux élections en 2019 avait atteint les 50 % dans l’ensemble de l’UE, en augmentation par rapport à 2014 et 2009 (43 %) ; c’était 50,66 % en France (+ 8,06 points par rapport à 2014).

Avant chaque élection, le Parlement européen réévalue sa composition sur la base des chiffres démographiques les plus récents, conformément aux principes énoncés dans les traités : c’est-à-dire un maximum de 750 députés plus le Président, pas moins de 6 et pas plus de 96 sièges pour un pays de l’Union, et le principe de « proportionnalité dégressive ». Pour 2024, en session plénière du 15 juin 2023, le Parlement a adopté la proposition relative à sa composition visant à augmenter le nombre de sièges de 11, pour un total de 716 en conservant une réserve de 28 sièges pour les membres élus dans une future circonscription à l’échelle de l’Union. Ceci doit recevoir l’agrément (à l’unanimité) du Conseil de l’UE.

Comme en 2019, les députés européens français (79 en 2019) seront élus sur une circonscription nationale unique (en 2009 et 2014 c’étaient des circonscriptions régionales).

En 2014, pour la seule France, 24 listes présentaient des candidats. En 2019 elles étaient 34 ! Mais seulement 6 ont obtenu le minimum de 5 % nécessaire pour obtenir des eurodéputés. Les 28 autres petites listes totalisaient ensemble quasiment 20 % des suffrages exprimés.

La campagne électorale devrait être ouverte en février 2024. D’ici là, nombre de sujets sont en débat, comme par exemple celui de la tête de liste (« Spitzenkandidat »). En 2019, les chefs d’État et de gouvernement avaient préféré s’abstraire de cette règle en choisissant eux-mêmes leur candidate en la personne de Mme von der Leyen.

Depuis 2019, l’Union européenne a fait face à des crises majeures externes et apporté des réponses communes à la pandémie de la Covid-19 puis de la guerre en Ukraine, faisant ainsi preuve de résistance interne.

Au niveau national, on assiste actuellement à la multiplication d’alliances rassemblant dans des États membres des partis de droite et d’extrême droite (Suède, Finlande, Italie, demain peut-être l’Espagne… voire un jour la France ?). L’affaiblissement interne de l’Union mettrait en échec sa capacité à protéger les peuples européens de défis désormais planétaires.

En 2019, les grands partis européens (PPE et PSE) ont perdu la majorité, obligeant à trouver des majorités à trois partis, voire plus. Les partis rassemblant les nationalistes – « Identité et démocratie » (ID) où siège le RN français, « Conservateurs et réformistes européens » (ECR) où siège le parti de Mme Meloni – n’ont pas pu s’entendre pour former un groupe unique – le FIDESZ du Hongrois Orbán étant parti vers les non-inscrits. Une raison fondamentale à leur désaccord étant leur positionnement par rapport à la Russie et la guerre en Ukraine.

La bataille des partis d’extrême droite ne concerne pas que les migrations : respect de l’état de droit, lutte contre le réchauffement climatique, biodiversité et usage des pesticides, devoir de vigilance des entreprises, questions sociales, etc., de nombreux sujets auraient à pâtir de la montée des partis nationalistes en Europe.

Nicole Vaucheret (LVN Bruxelles)

21 juin 2023

(1) https://commissioners.ec.europa.eu/index_fr

 

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