Discernement…

Publié le 13/01/2016

La presse le relayait en cette fin de septembre : deux mois avant l’ouverture de la Conférence Climatique de Paris, les deux tiers d’un millier de jeunes de 15 à 30 ans n’avaient « jamais entendu parler » de la « COP 21 », et seuls à peine 13 % identifiaient clairement ce dont il s’agit. Pourtant, tous ont pu émettre un avis sur la probabilité que cette Conférence puisse atteindre ses objectifs… Avis pessimiste, d’ailleurs, pour la plupart (71 %) d’entre eux.

C’est très banal : devoir agir ou juger d’un sujet, parfois important, sans bien savoir, ça arrive tous les jours – mais c’est parfois frustrant. D’autant qu’entre « avoir été informé », « comprendre », « connaître » (« avoir la saveur ») et s’être approprié vraiment – pour pouvoir agir ou au moins contribuer – il y a souvent plusieurs pas.

Alors Citoyens nous emmène suivre un nouveau petit bout de chemin sur les routes des engagements, des changements intimes et collectifs. Avec le groupe parti à Strasbourg, découvrir comment peut se concrétiser à l’échelle d’une grande ville l’ouverture internationale et des aménagements vers un espace mieux vivable dans le temps. A Châtenay-Malabry, à Lyon et à Branguier aussi, restituer un soupçon des richesses de temps forts et nous entraîner à des regards différents en partageant les perspectives proposées par des éclaireurs de talent. Et puis dans les petits pas de ceux qui, discrètement, expérimentent à leur manière, sans forcément de radicalité, « ralentissent ». Ainsi qu’au cœur du quotidien de notre Mouvement bien sûr – même si on voudrait pouvoir mieux rapporter ce qui se joue dans les groupes !

Sans oublier cette « COP 21 » à nouveau. Pour nous tous le sujet est d’actualité, épineux et toujours extrêmement riche d’enseignements sur le monde et sa complexité : le foisonnement des initiatives, l’action ininterrompue des groupes de pression, les sursauts de souveraineté et de préservation des intérêts… et le contraste entre la lenteur des discussions internationales et les activités qu’elles concernent – qui vont, elles, très, très vite. Les formidables élans et mobilisations collectives et les paralysies; l’imbrication des négociations politiques, de l’expertise et des pressions privées. La puissance et la fragilité du délicat processus en cours. Avec en toile de fond le changement climatique et ce qu’il signifie pour notre planète habitée, plus menaçant et incontrôlé à mesure que les négociations stagnent et que les émissions continuent à ne pas reculer alors qu’il faut les diviser par deux ou trois… Et au premier plan les enjeux pour les « Sud » et les « Nord », qui s’aiguisent et se complexifient. Le précédent numéro de rentrée de notre revue (n° 353) sur les Transitions proposait déjà plusieurs éclairages y compris sur la COP – et celui-ci s’efforce de compléter en ouvrant d’autres angles encore. Ne pouvant guère alerter davantage sur l’urgence, il restera certainement à parler plus encore de ce qui se débat et se fait sur le terrain, à d’autres échelles. N’hésitez pas : discutez, prenez la plume ou le clavier, et faites-nous partager.

Quant à nous tous, nous voici véritablement de retour, après un été pour la plupart très plein, qui nous a emmenés voir ailleurs ou autrement, peut-être un peu éloignés de nos rythmes habituels. De retour un peu décalés (re-calés ?), en (ré)adaptation à toutes les cadences et les « urgences », à d’autres implications dans la durée. Un été – une rentrée – un nouveau numéro – pour déplacer, exercer et approfondir notre regard. Pour ancrer différemment, mais renforcer, j’espère, notre discernement.
Aude Petelot,
rédactrice en chef

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