Hébron, la ville coupée en deux

Publié le 12/10/2011

Par Benjamin Laumaillé, journaliste pour Le Ruthénois

Dans toute la Cisjordanie, Israël installe ses colonies. Et partout, cette attitude est source de conflit. Les quatorze Ruthénois du Comité Palestine 12 ont pu se rendre compte que la situation est pire encore à Hébron, au sud de Jérusalem. Cette ville de 200 000 habitants, à l’histoire millénaire, a une particularité. Une colonie de l’État hébreu a été installée au cœur de la vieille ville, au beau milieu des habitations palestiniennes.


Grâce à Khouloud, guide francophone pour l’association d’échanges culturels Hébron-France, les voyageurs ont pu se rendre compte du quotidien des habitants.

Un monument ancestral traduit à lui seul la situation de tension entre Israéliens et Palestiniens : la mosquée d’Abraham, érigée autour du tombeau vide du patriarche. En 1994, un juif américain y déboule, lourdement armé, pendant une prière de Ramadan. Il tuera 29 personnes, en blessera des centaines. Pendant huit mois, les autorités israéliennes ferment la mosquée. À sa réouverture, les musulmans retrouvent leur lieu de culte, scindé en deux, une synagogue étant aménagée dans la plus grande partie, bien sûr interdite aux Palestiniens. Aujourd’hui, de multiples check points, où des militaires de l’État hébreu, fusils mitrailleurs à la main, contrôlent touristes et Palestiniens, jalonnent le parcours jusqu’à la mosquée. Dans les petites rues de la vieille ville adjacente, nombre de magasins sont fermés. Parfois parce que les habitants ont préféré quitter le quartier. Ou encore parce que l’armée israélienne en a décidé ainsi. Les miradors, gardés par des soldats en armes, surplombent la ville.

Au-dessus des ruelles, des grillages sont tendus. “Ils ont été installés pour protéger les Palestiniens des jets de déchets des colons qui habitent au-dessus”, précise Khouloud.

En dehors de la vieille ville, la vie économique tente de se maintenir. De vieilles usines réalisent encore quelques productions traditionnelles : verre, céramique… À Hébron est également installée la dernière fabrique de keffieh, foulard traditionnel qu’affectionnait tout particulièrement Yasser Arafat, chef défunt de l’Autorité palestinienne. 

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