Les robots, un avenir radieux pour l’élevage ?

Publié le 29/09/2011

Par Thérèse Verkest et Jean-Paul Lelong, gGroupes d’Orléans et de Rodez

Après la visite de l’exploitation de Bernard Le Corguillé et Hervé Guinard à Hillion (Côtes-d’Armor). Cette ferme présente 2 solutions contrastées : une production laitière régie par deux robots de traite (installés depuis peu) et une production intensive de viande porcine, les truies coincées dans des logettes.


Ce groupement d’exploitation en commun nous montre un exemple type de l’évolution de la production laitière: une exploitation familiale au départ puis l’association avec un voisin qui, par son apport de quota de lait, a permis un agrandissement significatif du nouveau GAEC.

La production laitière : une évolution réfléchie pour garder un système cohérent

En allongeant le bâtiment existant, il a été facile de garder la structure de la stabulation libre pour accueillir les vaches supplémentaires : logettes sur paille et système d’alimentation : distribution d’une ration semi-complète à base de maïs à l’auge, du foin et complémentation en fonction du niveau de production, maintien d’une part d’herbe pâturée dans la ration.

L’essentiel de la réflexion s’est de fait focalisé sur la traite « car nous ne voulions pas continuer avec une salle de traite qu’on ne pouvait faire évoluer faute de place, et qui nous imposait 4 heures d’astreinte par jour. De plus il y avait le problème de la traite du dimanche ; vu la taille de l’exploitation, cela nous obligeait à être à deux en permanence ».

Finalement, c’est le robot qui a finalement emporté l’adhésion des associés. Ils ont même fait le choix de deux stalles (Lély). Ce qui peut éventuellement surprendre pour un quota de 730 000 litres que certains éleveurs produisent avec une seule stalle. Plusieurs raisons sont mises en avant : « Nous voulions impérativement maintenir du pâturage. Une stalle ne nous laissait aucune marge de manœuvre et nous courions le risque de nous rendre compte rapidement qu’il en aurait fallu une deuxième. Avec deux stalles : moins de soucis avec les animaux et moins de stress pour les éleveurs en cas de panne. Notre connaissance fine du troupeau est indispensable, le pilotage par ordinateur ne suffit pas ! Il est nécessaire de garder le contact physique avec l’animal; c’est peut-être le charme du métier ».
Quelques phrases dans le long dialogue que nous avons eu avec les exploitants : « Pour l’instant, la filière lait semble stabilisée : l’attribution de quotas plus souples et le prix actuel (320 € la tonne) permettent à cette production d’être rentable après la dégringolade de l’an dernier. Que sera l’avenir ? La remise en question des quotas risque de déréglementer la filière et surtout d’entraîner la diminution du nombre d’exploitations ». 

« On voudrait bien que ça s’arrête, toutes ces réglementations ! C’est vrai qu’au début, on était contre les quotas laitiers et maintenant on voit que c’est une bonne chose . On peut faire des choses bien en conventionnel et c’est intéressant de savoir ce que font les « bios », on apprend toujours quelque chose ! »

La production porcine : une production « dans la moyenne »

Le GAEC est « naisseur/engraisseur » c’est-à-dire qu’il élève des truies pour produire annuellement de 3 000 à 4 000 porcelets à engraisser jusqu’à 100 kg vendus à la COOPERL à Lamballe.

Les truies sont confinées dans des logettes (1 m² par animal : 1,50 m x 0,65 m !).

Le manque d’exercice permet de réduire leur consommation. La mise bas se fait dans la maternité.

Une semaine avant la naissance des porcelets, la truie est bloquée dans une cage de mise bas, l’empêchant tout autant de bouger. Ses petits peuvent ainsi téter sans qu’elle les écrase en se couchant. Ils restent 28 jours près de leur mère.

L’élevage des porcelets se fait pendant 180 jours, par bandes de même âge. Ils sont nourris d’aliments à base de céréales et de compléments. Une charte qualité est respectée (sans OGM et pas d’antibiotiques).

Une modification des locaux est prévue l’an prochain pour respecter la charte « bien-être animal ». Chaque animal disposera d’un espace plus grand et de parcours en plein-air.

Partager cet article :

S'inscrire à la newsletter

Newsletter

Suivez l'actualité de l'Association LVN avec la lettre d'information trimestrielle