Publié le 12/08/2011
I. Y–a-t-il une inspiration personnaliste dans le Pacte Civique ?
Dans ce Pacte, nous retrouvons quelques principaux thèmes du personnalisme comme :
– L’action collective : le Pacte est initié par un collectif associatif ; Un des mots clé est « Agir ensemble » ; Il nous incite à militer pour la promotion du principe de coopération entre acteurs. Il cherche à articuler liberté individuelle et responsabilité collective.
– La capacité à se remettre en cause, se ressaisir : Le Pacte fait une analyse de la crise et de la société. Il nous invite à changer de cap, nous transformer. Il constate que l’on n’a pas « affronté » un certain nombre de défis ; Il nous amène à revisiter nos certitudes, à innover, à
développer nos capacités créatrices.
– Ouverture à l’autre, lutte contre l’individualisme : le Pacte incite les personnes à sortir de leur individualisme, fraterniser, prendre conscience des limites de l’intérêt personnel. Il nous appelle à stimuler nos capacités relationnelles.
– L’engagement : C’est le principe même du Pacte. Sa présentation met l’accent sur l’importance, pour chacun, de développer sa capacité à s’engager.
– La spiritualité : Il met en avant l’importance des spiritualités qui aident les personnes à se constituer, agir, se dépasser, être plus solidaires. Il incite les personnes à découvrir leur intériorité, exprimer leur espérance, leur désir d’humanisme. Il nous invite à militer pour la
promotion de l’éthique du débat qui rend le sentiment d’égale dignité de tous les hommes.
II. Du proche au lointain …
Dans « l’autre monde », il y en a trois. Vers un civisme mondial.
Le Pacte civique s’inscrit dans les mouvements sociaux qui luttent pour un autre monde, jetant les bases des alternatives à la société du marché mondialisé. Cet autre monde ira par trois : les mondes du bas, du milieu et du haut.
Le premier monde est celui des citoyens, qui sont des personnes. C’est celui du Je, du Tu et du Il. Ce « monde du bas » est celui des relations proches dans lesquelles naît, dans le face-à face, le lien social.
Celui-ci se déploie ensuite dans les relations intermédiaires : la vie de quartier, les écoles, les associations, les relations de travail, les syndicats … Ce deuxième monde est le « monde du
milieu » – le « middenveld ». C’est le lieu où nous nous relions à d’autres personnes que nous ne connaissons pas directement, mais qui nous interpellent.
Le troisième monde, le « monde du haut », est celui des institutions et de la politique, celui de l’Etat dans ses multiples dimensions, locales, régionales, nationales et internationales. Il émane du deuxième monde.
Ce qui donne du sens à ce « monde du haut », c’est la mise en oeuvre de la fraternité qui vient du bas et qui s’élargit vers les lointains, vers l’universel.
L’Etat doit laisser respirer la société. Il lui incombe d’être au service des deux mondes qui le soutiennent, les personnes et les associations qui « font société » et qui lui donnent du sens.
Le Pacte civique doit porter ce message essentiel.
En s’adressant à ces trois mondes, qui vont du proche au lointain, l’initiative du Pacte civique déborde du cadre de l’Hexagone. Il s’inscrit dans la perspective de la citoyenneté mondiale.
III. Du constat de non sens à l’action