Une multinationale pour le bien-être de tous

Publié le 07/04/2011

Par Nicole Ginisty, Groupe de Rodez

Du Parlement européen à Strasbourg, il suffit de traverser l’Ill pour gagner le Conseil de l’Europe… Le Conseil de l’Europe ? Un vieux « machin » qui date d’après la dernière guerre et qui ne sert pas à grand-chose ? Même si on entend parfois parler de conventions ou du Tribunal des droits de l’homme…
Une rencontre avec Gilda Farrell, fonctionnaire d’origine italienne, chef de service de la direction de la cohésion sociale au Conseil de l’Europe, vous fait vite changer d’avis. Elle, elle parle avec passion « d’une multinationale aux moyens limités qui fait un travail extraordinaire ». Son domaine : la cohésion sociale.


Pour Gilda Farrell, la cohésion sociale est un concept politique. « C’est la capacité de la société à assurer « le bien être de tous » en diminuant les inégalités. C’est un concept clé pour résoudre les conflits de nos sociétés ».

Les quatre lignes

Pour plus de cohésion sociale, continue Gilda Farrell, les États membres ont quatre lignes à travailler : réinvestir les droits sociaux et le vivre ensemble ; construire une Europe des responsabilités sociales partagées ; garantir le dialogue civique et politique en s’assurant que tout le monde est représenté. Bref, il s’agit de bâtir un avenir sûr pour tous…
Le Conseil de l’Europe est au travail. Un plan de cohésion sociale a été lancé le 26 octobre 2010. Une charte européenne de responsabilité sociale partagée va être proposée en mars 2011 et, en 2012, un travail sur les personnes âgées est prévu.

C’est quoi le bien-être ?

Actuellement, dans cet esprit, la direction de la cohésion sociale où Gilda Farrell est chef de service conduit une enquête auprès des citoyens sur leur perception du bien-être de tous.

Les indicateurs sont très différents suivant les catégories sociales consultées. Exemple : le droit à l’alimentation en Roumanie. Pour les Tsiganes : « ne plus chercher de la nourriture dans les poubelles », pour les cadres : « avoir de la nourriture bio ».

C’est une vision complexe : « il faut dire aux États membres que l’immatériel est fondamental au bien-être de tous ».

Femmes « fatiguées »

La même direction de la cohésion sociale travaille aussi à la rédaction d’une charte de responsabilités sociales et a conduit à cette fin une enquête à Mulhouse dans un lycée et des entreprises, auprès des lycéens et des salariés, sur les femmes de ménage « fatiguées ». Il s’agissait de déterminer comment reconnaître la responsabilité des acteurs faibles.

Commentant l’actualité sociale en France, Gilda Farrell nous dit que l’on doit s’accrocher au futur : il faut défendre le droit au futur. Il y a des peurs car on manque d’espoir (« la peur c’est le pire ennemi car elle amène chacun à se renfermer »). Il faut apprendre à partager un gâteau infini, « infini si on englobe les richesses immatérielles ». Et pourquoi ne pas vivre avec un peu moins et développer des espaces où on pense ?

Des idées bien proches de celles de La Vie Nouvelle ! Cette visite termine de façon magnifique notre séjour à Strasbourg riche de rencontres diverses mais complémentaires, qui nous conforte dans l’idée qu’ensemble on peut aller loin.

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