Terre de Liens, un exemple, le témoignage de Mélina et Guillaume

Publié le 01/06/2010

Depuis 5 ans, Mélina et Guillaume mènent des activités d’animation au sein de l’association « L’Ecol’Porteur » qu’ils ont fondée. Au fur et à mesure de leur expérience, le projet d’une installation agricole a pris corps : créer un lieu de productions en agro-écologie et traction animale, couplé à une activité d’animation sur l’agriculture écologique.


F. R. : Qu’est-ce qui, dans votre parcours personnel, vous a orientés vers l’activité agricole ?

Animateurs nature de formation, nous avons toujours eu envie d’éduquer par et pour l’environnement. La mise en place et l’entretien d’un jardin potager s’est révélé en être un merveilleux moyen. Alors, ces dernières années, sur des terrains mis à disposition de manière précaire, nous avons pu mettre en place plusieurs jardins pédagogiques et y accueillir différents publics. Chaque année, le jardin et notre envie de retour à la terre s’agrandissaient. Finalement, désireux de pérenniser nos activités et de nous installer comme producteurs, nous recherchions un lieu. Ce lieu a été trouvé à Riverenert, en Ariège. 15 hectares de terres et trois granges se libéraient dans cette commune, alors la Foncière Terre de Liens s’est portée candidate auprès de la Safer pour permettre notre installation. Nous n’avions pas besoin de la totalité de la surface et un compromis a dû être trouvé. La Foncière a acheté 5 hectares, dont 3,8 ha de terres cultivables et 1,2 ha de bois et des bâtiments. Les 10 hectares de prairie restants sont achetés par un éleveur de vache et boucher. Ce terrain correspond idéalement à nos besoins : plat, bordé d’un ruisseau, à proximité d’une ville…

F. R. : Pourquoi avoir fait appel à Terre de Liens ?

L’acquisition représente une somme de 130 000 €, à laquelle il faut ajouter 30 000 € pour des travaux de rénovation des granges. Au début du projet, on pensait à une acquisition dans un cadre familial (SCI ou GFA), car on avait la possibilité de mobiliser une partie de fonds autour de nous. Mais quand on a réalisé notre prévisionnel, on s’est aperçus que même avec un apport, ça ne passait pas ! Alors nous avons pensé à la foncière. Avant même la naissance de notre projet d’installation, nous étions militants pour l’association et la foncière Terre de Liens, nous adhérons à l’idée d’une propriété collective, transmissible. On n’aurait jamais pu finaliser notre projet sans Terre de Liens.

F. R. : Quelles sont vos pratiques agricoles ? Devez-vous faire des compromis par rapport à celles qui seraient idéales pour le respect de l’environnement ?

Nous nous revendiquons de l’agro-écologie, une approche cohérente qui signifie plus que le cahier des charges de l’agriculture biologique. Le choix de la traction animale va dans ce sens : respect de la terre qu’on ne travaille que raisonnablement pour ne pas bouleverser l’équilibre du sol. Cette année, toutefois, nous avons dû faire un compromis : nous avons fait venir un tracteur pour reconvertir une prairie vers la culture. Le labour est trop difficile avec un cheval, surtout après 60 ans de pâturages. Pour ce qui est de l’irrigation, nous travaillons sur butte, par immersion, ce qui ne nécessite que très peu de tuyaux. Nous n’utilisons aucun plastique pour le paillage. Nous produisons une partie de nos semences, que l’on revend aussi, et toute notre production sera écoulée sur le marché local.

F. R. : Comment envisagez-vous l’avenir de votre activité ?

Pour le moment, nous prenons nos marques et améliorons progressivement notre outil de travail : entretien des clôtures, défrichage, réhabilitation de chemins. Nous avions une première jument, une ardennaise de 7 ans, et nous venons d’acquérir Vanille, une comtoise de 10 mois, pour qu’elles fassent une belle paire au travail ! Nous souhaitons développer un volet pédagogique sur la ferme, afin de sensibiliser différents publics au respect de la terre et à l’agroécologie (lors de séjour de vacances, animations scolaires, journées à thème…). D’ailleurs, nous recherchons des partenaires pour le développement de ces projets. Parallèlement, nous cherchons à nous impliquer dans les organisations paysannes. Si les membres de l’association le veulent bien, l’un de nous va entrer au conseil d’administration de Terre de Liens Midi-Pyrénées !

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