Le cheminement de l’Europe sur la pauvreté et l’exclusion sociale

Publié le 18/05/2009

Atelier pauvreté, Anne-Marie Dumont

Par Marie-Françoise Teissier, Groupe des Hauts-de Seine Sud

Anne-Marie Dumont animait notre atelier : « la lutte contre les pauvretés et l’exclusion sociale ». Appelée à répondre à nos questions sur le sujet, elle a tout de suite donné le ton : « N’attendez pas de moi des théories mais des expériences ».


En effet, l’expérience d’Anne-Marie Dumont est grande. Experte auprès de la Commission européenne, elle a fait partie du groupe d’experts mis à la disposition des Ministères des 12 Etats en préparation de leur adhésion à l’Union européenne : 10 venaient de l’ancien bloc soviétique. Ceci de 1993 à 2003 et 2007 pour deux d’entre eux. De là date son implication dans la lutte contre la grande pauvreté et toutes les formes d’exclusion.
Nous avons écrit chacun, en dix minutes, notre motivation pour le thème et nos principales questions. A la lecture de nos papiers, Anne-Marie Dumont a restitué la richesse qui s’en dégageait, indiquant l’investissement des participants sur le terrain, proches des problèmes, en souffrance et s’inquiétant de l’avenir. De nombreuses questions ont porté sur la recherche de moyens efficaces d’intervention en exprimant le souci de changer de regard et de le faire changer via l’information, la formation des travailleurs sociaux, des engagements individuels et collectifs, etc.

Ne pouvant répondre à toutes nos attentes, Anne-Marie Dumont a choisi la question qui revenait le plus : « Parlez-nous des journées de Marseille : qu’est-ce qui a été décidé entre les 27 Etats, le 16 octobre 2008 ? »

Anne-Marie Dumont nous a alors décrit le cheminement des textes (cf. encadré page suivante) signés par les 27 ministres en charge de pauvreté et exclusions depuis leur origine : la montée de la misère et de la mendicité à éradiquer dans les pays de l’ex-bloc soviétique. Ce cheminement est en lui-même un enseignement méthodologique de réalisation-innovation (autant qu’une information sur le travail d’une Commission européenne).

Une méthode

J’en retiens :
– le préalable à toute recherche : s’entendre sur le sens des mots, des approches statistiques rigoureuses, l’observation objective des actions, l’implication des personnes pauvres et exclues les plus à même d’exprimer leurs besoins urgents.
– Une approche intégrée, c’est-à-dire prenant en compte tous les facteurs interférant.
– Le recueil des témoignages des acteurs et le soutien de ce qui « marche bien ». …/…
– L’absolue nécessité d’évaluer ce qui se fait pour pouvoir le transférer (ou pas).
– L’intérêt de la synergie et de la mutualisation (objectif de l’EAPN, European Anti-poverty Network).
– L’implication de structures de suivi et de promotion d’expériences : les Comités économiques et sociaux nationaux et régionaux ont par exemple soutenu l’économie solidaire, le micro-crédit, l’investissement éthique, l’extension des déductions fiscales pour les donateurs, l’inter-action des associations, etc.
– La continuité nécessaire des programmes, indépendante des échéances politiques.
– L’élasticité d’application des règles pour ne pas interrompre des parcours.

Des projets

Tout ces travaux ont débouché sur :
– une approche plus objective de la pauvreté (traitée longtemps en approche charitable).
– Des stratégies globales d’inclusion sociale active.
– Le passage de la lutte contre les pauvretés et l’exclusion, du niveau strictement national au niveau européen.
– Le consensus à l’unanimité des 27 pays membres sur les propositions d’octobre 2008.
– La reconnaissance au niveau européen, des associations et multi-acteurs, comme force de propositions.
Bien sûr, les participants de l’atelier souhaitent maintenant faire connaître ces projets et les soutenir individuellement et collectivement. La question : comment s’y prendre ? Question posée au député autant qu’à tous les vienouvelliens, riches d’un potentiel de témoignages et de propositions.

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