Publié le 15/04/2009
Etymologie : célèbre, célébration, célébrer ont pour racine l’adjectif latin celeber, bris qui signifie nombreux, en grand nombre, très fréquenté, souvent cité, célèbre.
Donc pas de célébration sans rassemblement. On ne célèbre jamais seul.
Définition : « célébrer, v.t. 1. Marquer une date, un événement par une cérémonie une fête. Célébrer un anniversaire. 2. Accomplir un office liturgique. Célébrer une messe. 3. litt. Faire publiquement l’éloge de, vanter. » (P.L.I.)
L’acte de célébrer n’est donc pas toujours religieux. Il peut fort bien être républicain, comme le montre la citation que donne le Littré à l’article célébration : « Avant la célébration du mariage, l’officier de l’état civil fera une publication par voie d’affiche apposée à la porte de la maison commune ». Code civil, art 63.
Avant de célébrer, un temps de préparation est nécessaire.
Une célébration, quelle qu’en soit la nature, ne s’improvise pas. Elle demande réflexion et quelques préparatifs. De ce temps de préparation dépend, dans une large mesure, la qualité de la célébration.
Six questions à se poser :
Qu’est-ce que célébrer ?
Célébrer quoi ?
Célébrer avec qui ?
Célébrer comment ?
Célébrer où et quand ?
Une septième question peut ne pas être inutile : avec quel budget ?
L’équipe de préparation
C’est elle qui a la charge de penser et d’organiser la célébration en prenant le temps qu’il faut.
– Elle précise le ou les objectifs.
– Elle fixe le rôle et les responsabilités de chacun, dans cette phase préparatoire mais aussi dans le déroulement de la célébration elle-même. Ne pas hésiter à désigner un « maître de cérémonie » qui a une vision d’ensemble, qui coordonne et qui veille au bon déroulement de la fête, selon ses différentes séquences.
– Elle rassemble tout ce qui est nécessaire : matériel (estrade, tables, sono, éclairage, accessoire divers…), supports (textes, musiques, images) et bien souvent nourriture, le repas étant en lui-même une célébration.
– Elle veille à la décoration et d’une manière plus générale à la qualité esthétique de la célébration.
– Elle lance l’invitation.
En résumé, elle s’efforce de ne rien oublier et pour cela une check list est bien utile assortie au besoin d’un calendrier des opérations.
Le déroulement de la célébration
Tout dépend évidemment de la nature de la célébration. Pas question donc de fixer ici un modèle unique et intangible. Au contraire, l’imagination sera toujours la bienvenue. Mais imagination ne signifie pas improvisation. Voici quelques points d’attention.
– Toute célébration rassemble un nombre plus ou moins grand de personnes. Tous les acteurs n’y ont pas le même rôle mais tous doivent pouvoir participer. Il n’y a pas les acteurs d’un côté et des spectateurs de l’autre. Il est donc important de choisir une disposition dans l’espace qui favorise la participation de tous : que tous puissent voir, entendre mais aussi se déplacer, échanger.
– La célébration doit faire sens mais bien loin de ne s’adresser qu’à l’esprit elle mobilise le corps avec ses muscles et ses cinq sens. Elle fait appel au souffle, à la voix. Elle invite au dynamisme, à la joie. Cela n’exclut pas qu’elle laisse place à certains moments au repos, au recueillement, au silence.
– Pas de célébration sans rythme ni rite. Ne serait-ce que le rite de se saluer, d’échanger un regard, un sourire, des souhaits. Une célébration comporte toujours plusieurs temps : l’accueil, quelques séquences, le bouquet final avant la dispersion. Qualité de l’accueil, équilibre des séquences, importance du point d’orgue. Chacun de ces temps doit être programmé, si besoin est annoncé (on aime bien connaître le menu à l’avance !) afin que tout s’enchaîne et se déroule le plus harmonieusement possible.
Et en guise de conclusion…
Une formule : célébrer, c’est se dépenser et se dépasser, ensemble.
Et deux citations (toujours empruntées au Littré !) :
« Lorsqu’on croyait encore à quelque chose, on aimait à voir un aumônier dans une tente ouverte, près d’un champ de bataille, célébrer une messe des morts sur un autel formé de tambours. »
Chateaubriand
« La prise de la Bastille, dit l’Histoire, ce fut proprement une fête, ce fut la première célébration, la première commémoration et pour ainsi dire déjà le premier anniversaire de la prise de la Bastille. »
Péguy