Publié le 22/12/2008
Par Anne-Marie Dumont, experte en communication auprès de la Commission Européenne* et Gwenn Belbéoch, Secteur Politique
*A.-M. Dumont animera le deuxième atelier sur l’urgence sociale.
Depuis sa création, l’Union européenne est active dans le domaine de la lutte contre l’exclusion et la pauvreté. Créé en 1957, le Fonds Social européen (FSE) est le principal instrument financier de l’Union européenne qui investit dans le capital humain. Il soutient l’emploi et aide les personnes à parfaire leur formation et leurs compétences afin d’améliorer leurs perspectives professionnelles. Les Etats membres et les régions élaborent leurs propres programmes opérationnels FSE afin de répondre aux besoins réels du « terrain ».
Force est de constater que, malgré les efforts européens, la lutte contre l’exclusion et la pauvreté est toujours d’actualité ! 16% de la population européenne vit en dessous du seuil de risque de pauvreté ! Se pose donc les questions de l’efficacité des instruments de l’Union européenne, et des compétences des Etats membres et de l’Union en matière sociale.
En effet, le FSE est principalement orienté autour de la vie professionnelle, certes nécessaire mais est-ce suffisant pour lutte contre l’exclusion et la pauvreté ? Par ailleurs, les compétences en matière de politique sociale (sécurité sociale, chômage, SMIC, etc.), sont aux mains des Etats membres et non de l’Union européenne. Difficile dans de telles conditions de définir une réelle politique européenne de lutte contre la pauvreté. Que faire ?
En octobre 2008 s’est tenue une table ronde européenne sur la pauvreté et l’exclusion sociale ainsi que la première réunion des 27 ministres européens qui traitent de la pauvreté et de l’exclusion sociale, présidée par Martin Hirsch, haut-commissaire français aux solidarités actives contre la pauvreté. Leurs travaux se sont articulés autour de la stratégie d’inclusion active des personnes les plus éloignées du marché du travail. Cette stratégie repose sur trois piliers : la garantie d’un revenu minimum suffisant, des politiques favorisant l’insertion sur le marché du travail, des services sociaux de qualité et accessibles. L’ensemble des participants à la Table ronde, représentants d’Etats et de collectivités territoriales, partenaires sociaux, entreprises, associations et personnes en situation de pauvreté, ont lancé la préparation de 2010 qui sera « l’année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion ». Les conclusions des travaux ont été transmises aux ministres européens compétents.
Dans cette période de crise financière, les difficultés sans nul doute s’accroissent et toucheront sans doute plus violemment encore les personnes en situation d’exclusion ou de pauvreté. Que faire, où placer les priorités ? Comment adapter les instruments financiers ? Quel projet européen pour combattre réellement ce fléau ?