La démarche HQE en France : beaucoup reste à faire !

Publié le 07/11/2007

Geneviève Sabelle, groupe de Poitier

Face aux objectifs du Protocole de Kyoto, une association a mis en place une démarche qui s’inscrit dans le cadre de la politique globale de diminution des gaz à effet de serre (GES) : la HQE ou la « Haute Qualité Environnementale ».


Dans un texte adopté le 26 avril 2006, le Conseil économique et social rappelle que la France s’est engagée à diviser par 4 ses émission de GES, et ce, afin de remplir des objectifs contenus dans le Protocole de Kyoto (signé en 1997). Ainsi, « (…) les bâtiments représentent 23% de CO2 (70% pour le résidentiel et 30% pour le tertiaire). Le chauffage représente à lui seul les 2/3 de la consommation et des émissions de CO2. Les bâtiments les plus anciens consomment le plus … ». Un Français rejette en moyenne 8 tonnes d’équivalent CO2 par an !

Il est donc impératif d’agir notamment sur la qualité et le développement durable de nos habitations et bâtiments. C’est le sens de la démarche « HQE ». Il s’agit de réfléchir à nos comportements en tant qu’usagers, de limiter notre recours aux ressources naturelles, notre impact en matière de pollution.

La HQE, « Haute Qualité Envrionnementale »

En quelques mots, et sans paraître trop technique, les exigences « HQE » s’appliquent lors de la conception, la construction, l’entretien, la rénovation et/ou la destruction d’un bâtiment. Il s’agit de maîtriser les impacts de la construction sur l’environnement extérieur mais aussi de créer un environnement intérieur de qualité. Dans le cadre de ces deux « domaines », la démarche HQE propose un choix de 14 cibles (il faut en choisir 6 au minimum). Ces cibles concernent différents aspects : l’éco-construction (choix des matériaux, chantier à faibles nuisances…) ; l’éco-gestion (énergie, eau, déchets…) ; les cibles de confort (hydrothermique, acoustique…) et sanitaires (air, eau …).

La démarche HQE a permis d’insuffler une dynamique de constructions basses consommations d’énergie partout en -France. Des labels, des certifications donnent aux constructions HQE une garantie quant à la consommation, la qualité thermique, acoustique, environnementale, économique …

La région Poitou-Charentes s’est engagée dans une politique d’incitations de mise en œuvre de la démarche HQE. Par exemple, elle encourage les constructions bois à basse consommation d’énergie et faible émission des GES, l’utilisation du label THPE (Très haute performance énergétique) pour les logements sociaux ou encore les éco-activités et l’innovation d’entreprises dans le domaine éco-industriel.

Pourtant, face à une demande croissante, l’utilisation de matériaux sains est encore trop confidentielle. Plusieurs raisons à cela : coûts élevés des matériaux ou de l’obtention des AT (Avis Technique), distribution pas assez organisée notamment, peu de place à la production artisanale. Or il serait pourtant intéressant de permettre la mise sur le marché de produits régionaux à faible taux « d’énergie grise » tels que les isolants à base de laine, l’utilisation de fibres.

Néanmoins, de plus en plus de constructeurs exigent une qualité environnementale supérieure : c’est une véritable révolution du « bâtir » qui est en train d’émerger notamment via l’utilisation du chanvre pour les murs, les sols, la cellulose, les laines de bois, de moutons, etc. A côté de cela, les constructeurs (re)découvrent des modes de construction comme l’architecture solaire, les toitures végétalisées… au point que le choix du mode de chauffage idéal est devenu aujourd’hui un véritable casse-tête ! Mais tout cela, pour le meilleur !

Ce que nous avons vu à Fribourg nous a fait prendre conscience que beaucoup reste à faire en France. Espérons que de tels exemples nous permettront de progresser sur cette voie !

Rappel des étapes de la démarche engagée au niveau mondial
– 1979 : première conférence mondiale sur le climat à Genève.
– 1992 : convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques signée dans le cadre du sommet de la terre à Rio.
– 1997 : protocole de Kyoto. Programme de réduction des Gaz à Effet de Serre (GES) : application depuis mars 2005.
Les Etats s’engagent sur une réduction des GES

  • 2012 : – 5,2%
  • 2020 : -15 à 30%
  • 2050 : – 60 à 80%
    – 2006 : 12ème conférence sur le climat à Nairobi.

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