Publié le 18/09/2007
Lettre ouverte aux candidats à la députation
La réussite de l’école est fondamentale pour le bon fonctionnement d’une démocratie.
Lors de la campagne présidentielle, tous les candidats ont mis en évidence les difficultés que rencontrait l’école d’aujourd’hui et un consensus s’est instauré pour rappeler son importance dans notre société et la nécessité d’une réforme.
Encore faut il préciser ce que chacun met derrière les mots. Demain vous serez peut être celui ou celle qui portera les projets d’une « autre » école. Il est important que nous connaissions véritablement votre conception de l’école.
L’école ne peut, à elle seule, remédier à tous les maux de la société. Elle ne peut, à elle seule, transmettre des savoirs, éduquer au respect, au civisme…L’école n’est qu’un instrument au service d’un projet éducatif et elle doit assurer ses missions avec les autres acteurs de
l’éducation que sont les parents, les associations extra scolaires… Nous pensons que l’échec scolaire et le rejet de l’institution par certains enfants s’estomperont grâce à la mobilisation de tous les acteurs de l’éducation autour d’un projet fort porté par chaque établissement scolaire.
Comment concrètement envisagez vous de favoriser l’ouverture de l’école à son environnement et l’implication des parents dans ce processus éducatif ? Avec quels
moyens ?
L’école publique doit avoir pour ambition la réussite de chacun : assurer un environnement serein propice au travail, soutenir les plus lents et accompagner les plus doués afin que chacun puisse développer ses talents à son rythme. Il est inacceptable et injuste de laisser croire que, l’école privée serait, seule, l’école de la réussite.
Quels objectifs, quels moyens allez vous donner à l’école pour que les enseignants puissent adapter leur pédagogie afin que chaque enfant puisse bénéficier d’un
accompagnement adapté à sa personnalité, à son rythme et à son parcours ?
L’école publique a aussi pour mission l’éducation à la citoyenneté qui passe par la connaissance et le respect des différences. Longtemps les quartiers ont eu une composition
Groupe Vie Nouvelle de Lyon Atelier école sociale diversifiée ; la carte scolaire a ainsi été un moyen d’assurer la mixité sociale dans les écoles. Aujourd’hui, les quartiers sont de plus en plus homogènes socialement et des ghettos se créent. Il est compréhensible, dans ces conditions, que des parents, au nom de leur mission
d’éducateur et voulant la réussite de leurs enfants, cherchent à contourner la carte scolaire. Ne rien faire ou la supprimer sans autre règle conduira inévitablement à des écoles pour enfants de milieu favorisé et d’autres pour les enfants de milieu modeste. Nous estimons que le rôle
de l’école n’est pas de favoriser la ségrégation sociale mais au contraire de contribuer à unir la société.
Comment entendez vous assurer la mixité sociale à l’intérieur des écoles pour qu’elle soit la découverte de l’altérité et l’apprentissage des différences?
Le travail des enseignants a fortement évolué ces dernières années : tâches administratives plus nombreuses, travail compléxifié par la multiplicité des publics, formation continue difficilement compatible avec un service à assurer devant les élèves, salaires peu incitatifs eu égard au niveau universitaire exigé et à la difficulté du concours de recrutement. Dans une société où la durée de la carrière professionnelle ira en augmentant, comment faire pour que
les enseignants gardent confiance en eux, que la société les reconnaisse comme acteurs essentiels de l’éducation ? Comment envisagez vous de revaloriser ce métier qu’ils
aiment ? Comment leur assurer motivation et soutien tout au long de leur parcours professionnel ?
Dans cette période de débats, nous attendons avec intérêt vos réponses à nos questions. Merci
d’avance.