La ferme est devenue une centrale de biogaz

Publié le 07/11/2007

Raymond Girou, groupe de Nantes

En Allemagne une loi sur l’énergie encourage depuis peu le développement des énergies renouvelables. Ainsi, au cœur de la Forêt Noire, sur la commune de Fréiamt, près de Fribourg, une centrale de biogaz fonctionne depuis 2002.


La centrale se trouve dans les bâtiments d’une exploitation agricole de 73 ha, dont 41 ha de maïs et 32 ha de prairies. Toute la productions fourragères est ensilée (récoltée, hachée et stockée à l’abri de l’air), puis utilisée par la centrale de biogaz. Cette centrale absorbe également le lisier d’une dizaine d’exploitations agricoles voisines qui élèvent des bovins. Ces fermes reprendront ensuite les résidus de très bonne qualité – sans odeur après traitement – pour les utiliser comme engrais dans les champs.

Chaque jour, la centrale est alimentée avec 5 tonnes d’ensilage et 6 tonnes de lisier, avec une vis sans fin. Les fourrages ensilés sont mélangés avec le lisier et l’ensemble fermente pendant 60 jours à 40°C dans deux immenses cuves enterrées de 1 000 m³ chacune, produisant lentement du méthane (CH4 : des bactéries spécifiques ont été ajoutées pour permettre la production de ce gaz). Le méthane dégagé est envoyé régulièrement vers deux énormes moteurs qu’il alimente sans arrêt. Le bruit est tel qu’une insonorisation particulièrement soignée a été prévue pour limiter les nuisances sonores.

Ces moteurs font tourner une puissante turbine qui produit l’électricité, ainsi « exportée » vers le réseau public.

Les produits obtenus par la centrale : la cogénération

Le résultat du processus conduit à la cogénération : il y a production à la fois d’électricité et de chaleur.
– Électricité : la turbine produit 1 million de kWh/an, revendus au Réseau électrique au prix de 0,16 €/kWh. Ensuite, l’exploitation rachète l’électricité au Réseau 0,17 à 0,20 €/kWh. L’État garantit les débouchés pendant 20 ans.
– Eau chaude : elle alimente la dizaine de familles et les exploitations agricoles qui fournissent le lisier. Chaque ferme est équipée d’un échangeur de chaleur. Par ailleurs la centrale alimente également un terrain de sport.

Les moyens mis en œuvre

– Investissement : 700 000 € financés par un prêt à 2% (de son côté l’État prend en charge 5%).
– Personnel : les exploitants agricoles sont un couple (1,7 actifs permanents), mais ils peuvent aussi compter sur l’aide ponctuelle du fils, électricien, qui travaille à l’extérieur.

Finalement pour les exploitants la production de biogaz et d’électricité est moins contraignante et moins pénible que l’élevage des vaches laitières qu’ils pratiquaient avant leur reconversion, et, après remboursement du prêt, elle leur apporte une rémunération équivalente.

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