Les Chants du serviteur de François Desplanques

Publié le 09/06/2011

Par Pierre Bourges, Groupe Bretagne Sud

Voici donc ces Chants du Serviteur que nous attendions depuis quelque temps, car François Desplanques nous en avait lu des fragments à diverses occasions (Matinales ou veillées).


Les voici dans leur ensemble, et nous pouvons mieux en saisir le sens profond c’est-à-dire à la fois la signification et l’orientation.

Venus du silence et de la parole, ce qui les rattache à une longue tradition librement assumée. Mais sans être traditionnels au sens qu’on donne généralement à ce mot, ils s’adressent à tous ceux qui recherchent dans la poésie un chemin d’intériorité en même temps que d’altérité.

Ces chants sont ceux du Serviteur et non ceux du Maître… Un serviteur attentif aux paroles de son maître, recueillies dans le silence de la méditation et les faisant siennes là où elles rejoignent, justement, la mémoire d’une tradition qui se veut vivante et actuelle.

Recherchant dans une poésie dépouillée la double voie (intériorité/altérité) qui finit par n’en plus faire qu’une seule, lorsqu’à la fin de l’œuvre, et fort des béatitudes qu’il prolonge, il peut dire : Heureux les éveillés car ils verront l’aurore, François Desplanques nous fait déboucher de plain-pied dans l’éden de la Beauté, cet autre nom de la Vérité. Mais avant cela c’est à un cheminement ponctué d’intermèdes, qui sont autant de reprises de souffle, qu’il nous invite, à partir d’une genèse de Terre de rien.

Puis vient le livre d’Adam le premier poète et d’Eve la vivante, un livre qui finit sur un bruit de chute. Le premier intermède titré Bible, ce livre de poche, est une invitation à une lecture partagée. Le livre ouvert nous conduit ensuite d’Abraham aux clairs amants de Canaan, au Pays blanc, où un jour nous aborderons.

Les titres des livres suivants sont autant de jalons posés par ce Maître, Nomade, mais aussi œil et source, nuée de feu, tourbillon de sable… pour une découverte, pour une déchirure, pour une ouverture… sur les chemins du monde, en suivant les couleurs du temps, le rythme de ce cœur qui bat.

Et nous bâtirons des cathédrales/de fraîcheur/de clarté où Dieu pourra venir y reposer sa tête/Et s’il le veut parler. Et nous apporter aussi l’eau, le pain et le feu, que l’on puisse recueillir le recueillement dans le Magnificat de la Marie des hirondelles et son sourire dans la verrière.

Bien sûr, par trop d’images… le fil à plomb… s’est rompu mais les dits du roseau réhabilitent l’humilité de la source, fragile eau vive et souterraine qui nous rappelle que la Liberté est aux frontières, ou qu’elle nous vient par une fente du béton… qui s’anime et se dore ou encore sur la mer où carillonne une cloche ou, aussi par cet homme parmi les hommes, cet homme mon ami… homme de parole… cette parole tant de fois entendue et que justement François nous rappelle en dressant ses mots neufs comme au premier jour de paraboles le grain de sénevé,les oiseaux du ciel, les trois mesures de froment et le figuier, et Zachée, et Nicodème, et l’aveugle né…
« Heureux celui qui n’a rien
heureux celui qui ne sait pas tout
qui ne veut pas tout
qui ne croit pas tout
car tout lui est donné

… Heureux les transparents ils rayonnent la gloire
Heureux les impatients ils allument l’espoir
Heureux les éveillés car ils verront l’aurore »

Écoutez bien les Chants du Serviteur, par ces temps d’incertitudes où résonne trop souvent le bruit des armes d’injustices, laissez-les monter en vous, dans le silence de l’esprit, qu’ils vous submergent !

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